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Saphir à Savio

La journée "Portes ouvertes" se déroulera le samedi 04 mai, de 14h à 17h.

Informations

Création du Savio d’Honneur

Nous avons décidé à l’École-Collège Savio d’attribuer désormais un SAVIO D’HONNEUR à celle ou celui qui aura écrit un beau texte porteur de sens, ou réalisé une belle action désintéressée ou à une personnalité, un « homme de bien » disait Marc Aurèle, dont les actes et les paroles soient exemplaires.

L’octroi de ce SAVIO D’HONNEUR sera l’occasion de discuter avec les Saviotins des motivations de cette attribution et nous citerons, lors de notre fête de fin d’année, les SAVIO D’HONNEUR décernés.

Notre premier SAVIO D’HONNEUR ira à Ludovic Malécot, archéologue directeur du musée de Rauranum à Rom, pour son remarquable texte sur l’Amour que nous vous livrons ci-dessous.

Christophe Labrousse

Parmi mes nombreuses vies, l’une d’elle a fait que je me suis engagé pour le bien commun, au service des autres. Etre élu est un véritable engagement, que l’on pourrait parfois considérer comme étant un sacerdoce. Et ce n’est pas mon très cher ami Christophe Labrousse, que je remercie humblement pour son invitation, qui me dira le contraire, j’en suis sûr.

J’en suis presque à me dire que dans certains cas, il faudrait avoir des super-pouvoirs dignes des héros que certains d’entre nous ont connu depuis notre plus tendre enfance. Et l’un d’entre eux, Spiderman, utilise cette maxime “Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités”.

Lorsque Christophe m’a proposé de relever ce défi qui est de lire devant un public, chose que je n’ai jamais faite jusqu’à présent, autant vous dire que j’ai eu plutôt l’esprit d’un super “blaireau” qu’autre chose : en effet, je me suis bien demandé comment j’allais agir, lire, respirer, déglutir devant un public. Oh certes, une autre de mes vies m’a habitué à m’exprimer en public, mais là, on parle bien de côtoyer d’autres comparses, tous doués de talents que j’ignore, mais avec lesquels nous nous sommes retrouvés dans but commun : montrer qu’au-delà des apparences, au-delà des clichés, au-delà des compétences enfouies ou non, nous sommes capables de nous mobiliser pour mettre en valeur ce que nous avons probablement de plus précieux en nous. L’amour. Je ne parle pas de cet amour qui lie deux êtres, ou plutôt devrais-je parler de cette alchimie qui fait que deux êtres se rapprochent (ou plus, suivant les moeurs hein…). Je parle du fait “d’aimer son prochain” ou plutôt aimer l’engagement pour les autres. Aimer cette énergie que nous sommes capables de déployer pour aider, sauver, mettre en valeur ce qui fait que nous avons ce sentiment d’humanité. Et pour ma part, si j’ai accepté d’être là, c’est parce que j’aime cette démarche, j’aime l’engagement de ceux qui sont ici, devant vous, mais aussi pour honorer avec fierté cette amitié que j’ai pour Christophe.

Donc j’aime. Oui, j’aime.

Aimer, c’est partager des mots, des regards, des espoirs, des craintes.

Parce que l’Amour n’est jamais contraint.

Il est joie, liberté, force.

L’Amour est emportement et enthousiasme.

L’Amour est risque.

N’aiment et ne sont pas aimés ceux qui veulent épargner, économiser leurs sentiments.

L’Amour est générosité, l’amour est prodigalité, l’amour est échange.

Qui donne beaucoup reçoit beaucoup parait-il.

Et s’il est bien une chose qu’on ne peut pas nous enlever, c’est que nous possédons ce que nous donnons. Et lorsque nous donnons ce que nous possédons, c’est que nous le faisons avec cette petite fibre que j’appelle “amour” depuis quelques mots.

Aimer ce n’est pas non plus mutiler l’autre, le dominer, mais l’accompagner dans sa course, l’aider.

Savoir accepter l’autre tel qu’il est.

Être joyeux du bonheur qu’il trouve. Et c’est aussi pour ça que nous sommes là, ensemble : nous sommes là parce que des gens attendent cet amour que nous pouvons toutes et tous leur apporter. Parce qu’ensemble nous pouvons leur apporter cette once de guérison, d’espoir qu’ils peuvent avoir perdu de vue.

Voilà les conditions de l’Amour.

Car l’Amour est une vertu d’indulgence, de pardon et de respect des autres.

Enfin, l’Amour est liberté. Liberté de dire ce que vous pensez et ressentez, au lieu de dire ce que vous croyez devoir ressentir ou penser. Une liberté de dire ce que vous voulez, au lieu d’attendre que l’autre devine votre désir. C’est la liberté d’être responsable de vos besoins et de vos sentiments sans faire croire à l’autre qu’il doit les prendre en charge.

Alors, puisque le temps m’est ici fugace, je vous demanderai ceci : devenez un espace de liberté. Devenez pour ceux qui vous entourent cet espace où la liberté respire, afin qu’ils sachent que le ciel n’est pas là-bas derrière les nuages, mais qu’il est maintenant ici, au plus profond de votre âme, de votre raison et de votre cœur. En étant libres, vous donnerez espoir. Ah, l’espoir… vous savez ce petit truc dont les Jedi, dans l’univers de Stawars, disent qu’une petite étincelle peut redonner foi à toute une galaxie. C’est ce petit truc que vous devez avoir en vous, car il vous collera à la peau, vous enracinera au ciel en vous enlaçant les bras et les jambes.

Devenez cet espoir qui peut nous étouffer à en crever, à en crier, à en vivre sans fin.
Fragile, si fragile, comme la fleur des blés il ensemence nos chemins, il nourrit nos après-demain et fait éclater nos rires plus loin que la terre.

Écrit en rouge sur les murs des prisons, il se nomme LIBERTÉ

Écrit en noir sur les portes des princes, il se nomme JUSTICE

Écrit en bleu sur le gris de nos villes, il se nomme HORIZON

Écrit en blanc sur les robes des filles, il se nomme PRINTEMPS

Écrit en rose sur les fleurs de nos mains, il se nomme FRATERNITÉ

Écrit en transparence dans les yeux des enfants, il se nomme VIVRE

Écrit en arc-en-ciel sur le soleil couchant, il se nomme DEMAIN

Demain, c’est pour moi le synonyme du mot “enfant”. Et c’est aussi pour ça que nous sommes ensemble aujourd’hui. Nous sommes là parce que l’enfance de maintenant est la graine qui fera pousser des champs de “demains”. Parce que nos vies nous commandent de le faire, parce que notre passé nous l’a appris, parce que nos rêves nous l’ordonnent presque. Et nombreux sont ceux qui cultivent ces rêves, ces espoirs, ces lendemains.

Ainsi, c’est en cultivant les rêves des enfants que nous tous, enseignants, parents, grand-parents, amis, et tous ceux qui le voudront… nous tous devons fabriquer l’avenir des adultes de demain. C’est en arrosant de larmes de joie les ombres ou le chagrin que les arbres de vie s’élèvent, fiers remparts contre la solitude, la folie, voire la maladie. Et c’est en permettant à l’avenir de se parer de forêts de jeunesse que nous deviendrons, aux yeux de nos enfants, des héros. Oui, rappelez vous, ce que je disais au début de mon petit texte, je vous parlais des héros qu’aiment à glorifier les enfants (et moi aussi d’ailleurs, soyons honnêtes).

Mais vous toutes et tous qui êtes là avec nous, connaissez vous la définition du mot héros ?

C’est quoi être un héros. Regardez vous dans la glace et vous le saurez.
Regardez vous dans les yeux et dites moi que vous n’êtes pas héroïque. Que vous n’avez pas enduré, souffert, ou que vous n’avez pas perdu des choses ou des gens auxquels vous teniez le plus. Et pourtant, vous êtes là, vous avez survécu aux épreuves, tous ces combats les plus durs qu’on ait jamais vus. Nous sommes tous des héros. Quelques uns plus que d’autres, au milieu de lâches qui n’ont de cesse de se cacher. Les lâches sont ceux qui vivent ici, dans la rue, parmi nous, avec nous. Toujours à côté de nous, mais rarement présents. Il cherchent à être ce héros que vous êtes. Ils cherchent à détruire ce qu’ils n’arrivent pas à être.

Parce qu’un héros ce n’est pas quelqu’un au-dessus de nous qui nous protège, un héros ce n’est pas un dieu, ni une idée. Un héros c’est quelqu’un qui vit ici, dans la rue, parmi nous, avec nous.

Toujours présent mais rarement à côté.

Alors faites moi plaisir. Rendez moi service.

Enrentrant chez vous tout àl’heure, regardez vous dans la glace, et voyez vous tels que vous êtes vraiment. Si le miroir se brise regardez votre reflet se déformer. Regardez le sang se mêler aux larmes de ceux que vous aurez brisés. Et pensez à Pablo Neruda qui disait :

Regardez

Le sang dans les rues.

Regardez le sang

dans les rues.

Regardez le sang dans les rues.

Vous êtes un(e) lâche, une anomalie.

Mais oublions cela. Regardez vous réellement dans dans la glace en vous rappelant ce que je vous ai dit, et voyez le reflet rester pur. La justice parle, elle n’est jamais loin. Elle est patiente et n’est pas aveugle à plein temps.

Soyez un homme, une femme, un élu, un pompier, un enseignant, un artisan, un agriculteur ; soyez un héros. Et au regard des enfants de demain, dites vous ceci : vous vivez sur cette planète, vous êtes un héros. Bienvenue chez vous.

Ludovic Malécot